Hé, toi ! [libre]

-Hé, toi ! Tu pourrais pas faire un peu attention ?

Valentin était parti, la déléguée c'était bien rendu compte qu'il était gêné.Il marchait tranquillement dans le jardin -en faisant attention aux plantes, hein!- mais soudain, une personne le bouscula.
*C'est mon jour...*
Mais le pire, c'est que cette personne s'en offusquait!
"- Hé, toi ! Tu pourrais pas faire un peu attention ?"
Comment ça faire attention?Pour une fois que Valentin faisait attention, en plus!Il était déjà nerveux, donc il explosa.
" - Quoi?! Moi, faire attention?Mais c'est toi qui m'a bousculé!C'est toi qui devrait t'excuser!"
La jeune fille ayant manqué de le faire tomber le regarda yeux grand ouverts.

C'était un garçon aux cheveux blonds en bataille et aux grand yeux bleus. Son âge, environ. Il était vachement mignon. Drôlement culotté, par contre... Comme si c'était de sa faute si elle avait été bousculée ! Et il exigeait des excuses, en plus. Gaby attrapa son iPod dans sa poche et l'éteignit du pouce. Elle était partagée entre l'admiration des yeux du garçon et son envie de le cogner pour un tel comportement. C'est vrai, quoi ! Et la politesse, il l'avait oubliée ? OK, tant pis pour les beaux yeux. Elle n'avait pas envie de se laisser faire. Ce pensionnat était déjà assez chiant comme ça.

-Y a pas marqué bonne poire sur mon front ! J'ai pas à m'excuser. Je suis polie mais y a des limites.

Le ton était lancé. Gaby détestait qu'on l'énerve. Elle n'était pas patiente, et tant pis pour ceux qui subissaient ses sautes d'humeur. Elle n'avait pas demandé à atterrir dans ce fichu collège, où les gens te bousculaient et te demandaient des excuses après. Elle eut une grimace dédaigneuse et rejeta ses longs cheveux roux - rouges avec sa nouvelle couleur - en arrière.

La fille marqua un blanc puis explosa à son tour.
"-Y a pas marqué bonne poire sur mon front ! J'ai pas à m'excuser. Je suis polie mais y a des limites."
Oulah, Valentin la sentait mal cette histoire.C'est elle qui l'a bousculé, mais elle est persuadée du contraire.Mais il était énervé, et ne put s'empêcher de continuer dans son entêtement:
"- Hé!C'est toi qui m'a bousculé!Ce n'est pas à moi de m'excuser!La politesse, on dirait pas!"
Valentin en avait marre de toujours se faire engueuler.Par la déléguée, ok.La fille du directeur, ok.Mais par une élève tout à fait inconnue?! Non, non, et non.Il allait se défendre, cette fois.

-OK, ça sert à rien de s'engueuler. J'avoue que j'aurai dû faire un peu attention à toi. Ça te va ?

Mais à la grande surprise de Valentin, la jeune fille se mit à rire.Il était totalement décontenancé et ne savait pas comment réagir.Elle dit:
"-OK, ça sert à rien de s'engueuler. J'avoue que j'aurai dû faire un peu attention à toi. Ça te va ?"
Eh là, c'était trop facile.Ça existe vraiment les filles qui ne s'entêtent pas?A noter.Mais voilà que le sourire de celle-ci s'adoussisait et devenait amical. ... Que répondre?Que oui ça lui allait, tout simplement, ou dire que lui aussi aurait pu faire attention?Garder sa fierté ou faire le gentlemen?Valentin choisit la première solution.On ne le refera pas.Maisil choisit quand même d'être sympa.(Il voulait pas passer pour un mysogine, non plus...)
"- Euh, oui, tu as raison."
D'ailleurs, d'où elle le tutoyait?Bah.Sans importance.
"- Ok ça me va."
La jeune fille le regarda dans les yeux.

Le garçon avait l'air un peu désarçonné par son changement de comportement. Bah quoi ? Elle n'avait pas l'intention de rester plantée là toute la journée, à se disputer puérilement avec ce type parce qu'il l'avait soi-disant bousculée. On pouvait retirer le "soi-disant" : bien sûr qu'elle avait été bousculée, mais elle savait parfaitement que cela ne servait à rien de chercher des noises avec un type aussi buté. Elle ne ferait que s'attirer des ennuis... Par exemple, à cet instant, elle avait une envie féroce de cogner le garçon, mais là encore, ce n'était pas une bonne idée. Sa mère rappliquerait, et sa situation s'empirerait encore. Non merci.

Tout ça pour dire que continuer cette dispute aurait été totalement immature. Et de la maturité, elle en avait, la Gaby. Elle le savait parfaitement. Elle décida qu'à partir de maintenant, elle essaierait de se maitriser et de garder son sang-froid. Ces minables ne méritaient pas son attention. Sa mère disait que la colère était une faiblesse. Elle n'était pas d'accord : la colère était une force. Il suffisait de l'utiliser à bon escient.

Qu'est-ce que je disais, dans tout ça ? Ah, oui. Le garçon était étonné. Quel idiot... Le sourire de Gaby s'étira encore, et elle dévoila des dents blanches et un appareil dentaire qu'elle aurait préféré cacher. C'est vrai, l'appareil dentaire, ça faisait gamine et ça rompait tout le charme.

-Euh, oui, tu as raison. OK ça me va.

Les sourcils de Gaby se froncèrent un instant. Juste un instant, son sourire reprit le dessus la seconde d'après. Elle s'était demandé pourquoi le garçon répétait deux fois la même chose. Bizarre. Non, en fait, ce devait juste être de l'idiotie. Une étincelle moqueuse s'alluma dans ses yeux.

-Tu es un drôle de garçon.

Vous n'êtes pas d'accord avec elle ? Moi, si.

Le sourire de son interlocutrice se fit moqueur.Elle dit:
"-Tu es un drôle de garçon."
Comment ça, "drôle de garçon"?Prenait-elle Valentin pour un idiot?Fallait pas éxagérer non plus...Mais bon.C'était peut être sa tête.Ou peut-être l'était-il sans s'en rendre compte.Il commençait à avoir l'habitude de ce genre de commentaires.Peut-être réfléchissait-il trop lentement.
"- Allons bon.Qu'est ce que j'ai encore dit ou fait?"
A tous les coups allait-elle lui répondre "Non, rien, rien." Comme tout le monde.Ainsi ne saurait-il pas qu'améliorer chez lui.